lundi 9 avril 2018

I, Tonya

Moi, Tonya : se sortir de sa condition par tous les moyens... mais chasser le naturel...




Tonya Harding est une petite fille née dans une famille dysfonctionnelle. Elle a un père dépassé par une femme alcoolique et abusive Son enfance est faite d'entraînements au patinage artistique et des brimades de sa mère.
Elle est abandonnée par son père, rencontre son futur mari encore adolescente et continue de se faire malmener par la vie et par son entourage. Elle n'a que le patinage.
Elle va se lancer à corps perdu dans l'entraînement et les compétitions.
Elle sera la première américaine à faire un triple axel en compétition.
Mais son entourage va l’entraîner dans une affaire dont elle ignorait la portée et qui changera sa vie à jamais.

Bienvenue dans la vie de la célèbre patineuse qui a vu son rêve brisé.

Ce film ne se résume pas à l'Affaire Harding-Kerrigan mais nous montre la force et la détermination qu'il a fallu à cette jeune femme pour arriver à réaliser son rêve.
Il montre aussi que même si les gens nous aiment ils ne savent pas forcément comment nous le montrer.
Et l'instruction peut être la clé de la réussite car lorsque l'on en manque et que l'on n'a pas de moyen, ce qu'il reste comme solutions n'est pas forcément recommandé pour gagner.


Moi, Tonya est assez déroutant parce qu'il est traité avec beaucoup d'humour. Comme en interview, les personnages nous livrent leurs versions des faits et de la vie qu'ils ont vécus.Chacun rejette la faute sur l'autre et ils ne reconnaissent pas leur implication alors que chaque décision et chaque action a des conséquences.
Intelligente ou pas, éduquée, aimée ou pas, une personne qui se bat se donne les moyens d'accéder à son rêve et c'est ce que le film veut faire passer comme message.
Et en dehors de tout, on apprend ce qu'a pu être la vie de cette championne un peu trop brute de décoffrage pour son temps et son sport.


C'est avec un second degré certain et une envie de faire découvrir un autre aspect de Tonya que l'on nous invite sur la glace et dans les coulisses d'une des affaires de tricherie les plus connue du monde du sport.

Le scénario est intéressant et ne manque ni de rythme ni de rebonds (malgré un montage qui pourrait prêter à confusion). On suit avec le sourire et avec assiduité les aventures et péripeties de cette jeune championne. On en apprend d'ailleurs beaucoup sur elle et son destin.


Pour moi, un des bémols vient de la réalisation. Un peu trop brouillonne et hésitante, il y a un manque de punch et de panache par moment dans le travail de Craig Gillespie (Mr. Woodcock, Fright Night, The Finest Hours...). Mais ça peut coller avec une envie de chaos dans lequel Tonya patine !


En revanche, la musique du film est extra ! Entre le travail de Peter Nashel (The Way(s), New York, I Love You, Mariage Express...) qui donne le bon rythme et la liste d'artistes tels que Dire Straits, Supertramp et ZZ Top sur la bande son qui mettent le feu à la glace, on est servi.



Côté casting :

Margot Robbie (Le Loup de Wall Street, Tarzan, Suicide Squad...) est Tonya Harding. Mal aimée, poussée dès son plus jeune âge à être au delà de l'excellence, elle a bravé avec courage et imprudences les barrières que lui mettait la vie dans les patins. Mais à toute action, ses conséquences et la chute n'en sera que plus dure.
Robbie montre une fois de plus qu'elle a plus sous ses talons qu'une plastiques parfaite. Elle nous démontre qu'elle peut être forte, déterminée mais aussi sensible et vulnérable (mention pour la scène du tribunal !). Une petite bombe qui aime tout bousculer sur son passage !


Sebastian Stan (Le Pacte du sang, Captain America, Seul sur Mars...) est Jeff Gillooly. Jeune homme sans grande éducation, il rencontre Tonya et elle va changer sa vie. Amoureux fou, il la prendra sous son aile pour la sortir du joug de sa mère, mais ne sera pas un meilleur mari pour autant. Les hauts et les bas de leur mariage vont les détruire.
Stan nous montre une autre facette de son talent en interprétant un looser, amoureux, mais qui ne sait pas le montrer. Il fait ce qu'il pense être bon pour son épouse, mais ne voit pas les limites de sa propre bêtise. Un rôle moins sombre pour cet acteur dont les pitreries et le second degré permette de mettre en scène un crétin qui a cru bien faire.


Allison Janney (Hairspray, La Couleur des sentiments, La Fille du train...) est LaVona Fay Golden. Mère alcoolique, abusive et violente, elle sera le talon d'achille de Tonya pendant toute son enfance et même une fois adulte, elle aura du mal à lui donner autre chose que des remontrances.
Janney est d'une perfection absurde dans ce rôle. Mère castratrice, elle mène son petit monde à la baguette et fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire de Tonya une championne. Quitte à la démolir pour qu'elle s'élève. C'est un monstre qui s'assume et qui ne comprend pas les ressentis négatifs envers elle et ses manières. Un oscars grandement mérité pour une actice géniale !



Au total, Moi Tonya vous amène dans les coulisses de la vie d'une grande patineuse qui aurait pu faire encore plus si le destin ne s'était pas acharné sur elle.
L’interprétation des acteurs est extraordinaire et vous serez interloqués par la suite de la vie de Tonya !

Bon film !




Bande annonce :





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