jeudi 27 octobre 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers

Miss Peregrine et les enfants particuliers : Burton retourne aux contes décalés et différents. Ça lui va bien !




Jacob Portman, dit Jake, est un adolescent de 16 ans qui aime être discret et se fondre dans la foule.
Il a une relation très complice avec son grand-père qui lui racontait enfant les histoires de Miss Peregrine et de ses enfants particuliers.
Un jour, son grand-père décède dans d'étranges circonstances.
Le jour de son anniversaire, un mois plus tard, Jake reçoit un cadeau de son grand-père. Un livre avec une photo de Miss Peregrine.
Il demande alors à son père de l'accompagner au Pays de Galles où se trouve l’orphelinat des enfants particuliers.
Commence alors la découverte d'un univers plus vaste et d'un destin bien différent de ce que Jake pensait.


Burton fait un retour aux sources de ce qu'on lui connait et retourne dans un talent connu de tous.

Miss Peregrine et les Enfants particuliers est l'adaptation de l'oeuvre de Ransom Riggs.

L'histoire de ce jeune garçon qui pensait son grand-père dément va être remise en question par le décès brutal et étrange de celui-ci. Car loin d'être fou, les histoires que racontait ce dernier se trouvent en fait réelles. Miss Peregrine fait partie d'êtres qui sont différents. Elle a des pouvoirs et les enfants dont elle s'occupe aussi. Ils sont particuliers.
Elle a la charge de protéger ces particuliers de créatures monstrueuses. Pour cela, elle crée une boucle temporelle qui les maintient en 1943.
La particularité de Jake aidera ses nouveaux amis dans leur fuite et dans leur avenir.

Je n'ai pas lu le livre, je ne peux donc pas dire s'il est fidèle au roman.

Cependant, on a un film qui nous offre une histoire sur la différence qui devient une force et non pas seulement un handicap. Si tous ces particuliers agissent ensemble, ils en ressortent plus forts et grandis.


Les gens dit "normaux" n'acceptent toujours pas de nos jours la différence, ce qui sort du moule, du quotidien ou de l'ordinaire. On a fait des progrès, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Un syndrome de Peter Pan est encore très mal perçu par moment. Mais quel mal y a-t-il à vouloir garder une part de rêve ?

L'histoire est très jolie, avec une belle morale. Le scénario est fluide et dynamique. On n'a pas de temps morts et toutes les scènes apportent leurs lots de moments éclairés.


Le passage à l'age adulte reste une récurrence dans les films de Tim Burton (Charlie et la chocolaterie, Big Fish, Edward aux mains d'argent...) et la part d'imaginaire qui permet de garder son âme d'enfant donne un équilibre à des histoires qui pourraient partir dans des directions un peu trop improbables.
Le film ici en tire une force avec le rêve et les pouvoirs des particuliers et les responsabilités de préserver leur sécurité. On a une balance entre l'enfant et l'adulte.

Comme toujours dans ses films, les personnages sont assez caricaturaux avec une expression un peu figée, de poupée. On sent que Burton les manipulent comme des marionnettes à qui il aurait donné vie (coucou Les Noces Funèbres - réalisateur ou L'Étrange Noël de monsieur Jack - scénariste).


Sa réalisation est toujours aussi maîtrisée et belle. Un peu lisse, mais c'est le style qui veut ça selon moi.

Quant à la musique de Matthew Margeson (Kingsman : Services secrets, Eddie The Eagle, Kick-Ass 2...) et Michael Higham (Edge Of Tomorrow, Into the Woods: Promenons-nous dans les bois, Dark Shadows...), elle rend hommage aux images et reste aussi envoûtante que l'habituel Danny Elfman et ses magnifiques composition "Burtonniennes".


Côté casting :


Eva Green (Kingdom of Heaven, Casino Royale, Penny Dreadful...) est Miss Alma LeFay Peregrine. Gardienne ombrune des particuliers, elle est très attachée à ses enfants et à leur protection. Elle se fait un devoir de les garder en sécurité dans leur boucle temporelle. Quand Jake veut la rencontrer, le destin de l'orphelinat va changer. Et elle va lui donner le choix entre sa réalité et un nouveau destin.
Green n'en est pas à son premier film avec Burton et elle correspond parfaitement à cet univers un peu sombre, gothique et esthétique. Elle joue très bien et donne parfaitement le change dans cette histoire où son personnage donne le côté adulte tout en préservant le rêve.


Asa Butterfield (Nanny McPhee et le Big Bang, Hugo Cabret, La Stratégie Ender...) est Jacob « Jake » Portman. Ado invisible qui aime se fondre dans la masse, il aime son grand-père avec qui il a une grande complicité. Mais avec les années, il a pensé que celui ci devenait dément. Quand il meurt, Jake va découvrir que les histoires de Abe n'étaient pas que des légendes et un nouveau monde va s'ouvrir à lui. Peut-être qu'il n'est pas si "normal" que ça.
Butterfield est un acteur qui sait user de ses émotions. Il les cachent, sait les faire remonter et jouer avec le côté pantin de son personnage. Il est très intéressant et sait faire preuve de maturité dans les bons moments.


Samuel L. Jackson (Avengers ,Django Unchained, Les Huit Salopards...) est Mr. Barron. Particulier qui en voulait plus, il a changé de par ses expériences scientifiques. En effet, après avoir voulu plus de pouvoirs, lui et quelques autres particuliers se sont transformés. Ils doivent se servir des particuliers pour survivre à leur condition. Il va traquer Jake et la boucle temporelle de Miss Peregrine pour avoir accès aux enfants particuliers.
Jackson est un excellent acteur à qui de temps en temps le rôle de méchant est confié. Et ça lui va tellement bien... Effrayant juste ce qu'il faut, il n'en fait pas trop et se délecte d'être du mauvais côté !


Judi Dench (Orgueil et Préjugés, J. Edgar, Skyfall...) est Miss Esmeralda Avocet. Autre Ombrune qui protège d'autres particuliers, elle sera faite prisonnière par Mr Barron. Quand elle réussit à s'échapper, elle ira prévenir Miss Peregrine et aidera à échapper à une nouvelle attaque. Mais Mr Barron n'a pas dit son dernier mot.
Dench est une grande dame de la scène anglaise et internationale. Elle joue toujours merveilleusement bien, que ce soit pour un premier rôle ou un rôle secondaire. Elle donne un côté plus âgé mais aussi très tendre à l'histoire.


Terence Stamp (Priscilla, folle du désert, Star Wars, épisode I : La Menace fantôme, Walkyrie...) est Abraham « Abe » Portman. Père absent, mais grand-père attentionné, il racontera pendant des années des histoires à Jake parce qu'il pense que celui-ci à un pouvoir et un devoir envers les particuliers. Il sera un des piliers de la vie de Jake et lui donnera la force et le guidera au travers de ses épreuves.
Stamp nous offre un personnage un peu décalé, mais pas si fou que ça et qui donne une autre version de l'histoire. Il permet à son personnage d'être une ancre dans la réalité là où les particuliers sont dans une certaine forme de rêve.


Chris O'Dowd (Good Morning England, Mes meilleures amies, Friends with Kids...) est Franklin Portman. Père de Jake, il a du mal à comprendre son fils et son père. Plus posé, ayant les 2 pieds dans sa réalité, il n'arrive pas à communiquer avec Jake et est toujours en complet décalage avec ce dernier. Il n'en aime pas moins son fils avec qui il essaie tout de même d'entrer en contact.
O'Dowd est toujours plus ou moins drôle dans ses rôles. Il permet d'avoir lui aussi une autre facette de ce qu'est en train de raconter l'histoire.


Au total, on a un film qui remonte le niveau des derniers Burton. Toujours dans l'esthétisme et un peu dans le gothique il nous raconte une belle histoire sur la différence, l'acceptation et le fait de passer un cap dans sa vie. Que ce soit pour devenir adulte ou pour se choisir un avenir.
Un très bon moment de cinéma.


A vos tickets


Bande annonce





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