samedi 23 avril 2016

Midnight Special

Midnight Special : Amour filial, croyances et grand plat ... Nichols en demi-teinte ...




Roy est en cavale à travers les USA. En effet, il vient d'extraire son fils Alton d'une secte dont ils faisaient partie et où le petit garçon était considéré comme un sauveur.
Parce qu'Alton est spécial. Il a des pouvoirs spéciaux. Il ne peut pas aller à la lumière du jour et par moment de ses yeux jaillit une puissante lumière qui donne des informations, des numéros.
Avec Lucas, un flic, ami de Roy, ils sillonnent le pays pour aller là où Alton doit accomplir son destin.
Ils vont devoir échapper aux partisans de la secte, aux FBI, à la CIA et à la NSA...
La course contre la montre ne fait que commencer ...


Entre moments de transes et courses poursuites, nous avons un film en demi-teinte dont l'ambition visait un peu trop haut.


Dans des Etats-Unis actuels, partagés entre leur libertés dues et leurs besoins... un homme cherche à sauver son fils d'une secte qui le sacralise pour mieux l'utiliser à rattacher ses adeptes.
Roy a fait partie du Ranch sectaire pendant des années. Il y a rencontré sa femme et y a vécu heureux.
Mais les dons de son fils l'ont forcé à ouvrir les yeux et à voir au-delà de ce qu'il percevait du monde.
Ne voulant pas qu'Alton soit utilisé et détourné de ce que le destin lui réserve, il s'enfuit avec lui et parcourt les USA pour arriver en temps et en heure à un endroit précis.


Dans sa course contre la montre, il embarque Lucas, un vieil ami devenu policier, qui va l'aider à accomplir sa mission.
Ce dernier n'est pas croyant, mais fidèle et loyal. Et il aidera Roy envers et contre tout, parce qu'Alton est le plus important.


Quant à Alton, petit garçon mature pour son âge, il a accès à un savoir qui pourrait changer le destin du monde et la perception de ce qui nous entoure.


Jeff Nichols (Mud, Shotgun Stories, Take Shelter...) a écrit le scénario et en est le réalisateur.
Il aborde des thèmes chers à l'Amérique. La croyance, la liberté, la famille, la menace terroriste, les grands espaces aussi mais il reste en surface.

A mon grand étonnement, il ne creuse pas les sujets qu'il aborde.
Et c'est bien dommage, parce que le film perd en profondeur.


On se retrouve avec de magnifiques paysages, des riches idées , mais on ne comprend pas tout.
En effet, on prend l'histoire en route, on ne sait pas comment Roy s'est échappé...
On ne sait pas qui a appelé les autorités, ni comment sont apparus les pouvoirs d'Alton.


Beaucoup de questions soulevées ne trouveront que des réponses partielles qui laissent un goût d'inachevé.

Le film dans son histoire, est long. C'est trop calme ... on s'ennuie même par moment.
Il y a des défauts de rythme et comme l'on est un peu frustrés par l'aspect superficiel, ça n’arrange pas le tout.


La Photographie du film est magnifique. La traversée des Etats affiche un beau rendu, surtout lors des levers et couchers de soleil.


La musique reste assez basique et a eu plus de mal à me transporter dans l'histoire.
Il y a tout de même des plages superbes.


Quant à la réalisation, on se retrouve avec une excellente direction artistique et des plans accrocheurs qui relèvent malgré tout la mollesse et la superficialité du scénario. Les courses poursuites sont bien ficelées. Et il sait mettre en avant ses personnages.


Le plus du film ... son casting...


Côté Casting :

Michael Shannon (Take Shelter, Mud : Sur les rives du Mississippi, Man of Steel...) est Roy. Père dévoué au bien-être de son enfant, il fait tout ce qu'il peut pour l'amener à accomplir la tâche qu'il s'est fixé. Il aime son fils par-dessus tout et sera prêt à tout pour que son destin s'accomplisse.
Shannon nous offre une magnifique interprétation d'un père dépassé mais qui ne croit qu'en une seule chose.... son fils.
Rien n'est plus important que lui et il sacrifie tout pour faire en sorte qu'il atteigne son but.
Shannon est magnétique. Il relève la pâleur du film avec sa force et son jeu.


Joel Edgerton (Animal Kingdom, Gatsby le Magnifique, Exodus...) est Lucas, policier. Par amitié et par loyauté, il suit Roy dans son périple et va au-delà de tout ce qu'il a connu et de ce en quoi il croit. Alton passe avant tout. Les miracles de ce dernier permettront à Lucas d'ouvrir son esprit à des choses qui le dépassent.
Edgerton est un excellent acteur qui ici, nous donne un personnage sûr de lui. Sa fidélité, son amitié et ses convictions bien ancrées, vont se retrouver ébranlées par un petit garçon.


Kirsten Dunst (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Marie-Antoinette, Melancholia...) est Sarah. Ancienne membre du ranch, elle est la mère d'Alton. Elle est aussi croyante que son mari, et sera prête à sacrifier son lien avec son enfant pour qu'il puisse s'accomplir.
Dunst joue tout en sobriété et ça lui va drôlement bien. Pas plus surprenante que ça mais attachante, c'est une personne avec un grand cœur et d'une profonde "humanité".


Adam Driver (Inside Llewyn Davis, While We're Young, Star Wars : Le Réveil de la Force...) est Paul Sevier. Agent de la NSA, il est particulièrement doué dans les recherches et interrogatoires pointus. Alton l'intrigue, ainsi que les raisons qui poussent son père à l'emmener loin du ranch.
Driver est un acteur tout en particularité qui peut déconcerter. Ici, il nous a un rôle plutôt doux comparé à d'autres. Il joue en intelligence et offre une nouvelle palette d'émotions à son jeu. C'est un peu le neerd de service, mais pas que...


Jaeden Lieberher est Alton. Petit garçon mystérieux, il est curieux du monde extérieur duquel il a été coupé. Il aime ses parents mais est conscient de ce qu'il doit faire de son destin.
Lieberher est à son premier rôle marquant. C'est le centre de ce film et il ne dépareille pas face aux autres membres du casting qui ont une filmo bien complète.
Il joue dans la candeur et la sagesse ce qui lui donne un très bon équilibre sans en faire trop.
C'est un acteur à surveiller dans le futur.



Au total, on a un film ambitieux qui se perd en cours de route parce qu'il ne reste qu'en surface de ce qu'il promet. Le casting relève le défie et la fin plus rythmée efface quelques longueurs, mais cela ne restera pas le meilleur film de Nichols.



J'attends vos avis !


A vos tickets


Bande annonce :






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