mercredi 11 mars 2015

Birdman

Birdman (ou la surprenante vertu de l'ignorance) : Iñárritu rend vie à Keaton et ça détonne !


Riggan Thomson, ancien acteur célèbre pour le rôle de super-héro de Birdman, essaie de remonter la pente de la célébrité. Pour cela, il écrit et met en scène une pièce à Broadway. Les jours qui précédent la première, il doit changer l'acteur jouant le second rôle, doit faire face à la critique, à sa fille, à l’ego de ses acteurs et au sien. Le tout en gérant son angoisse de ne pas y arriver.... Chaque épreuve l'amenant au bord de la scène....


Iñárritu nous offre ici un film épique sur les dessous du revers de la médaille de la gloire éphémère Hollywoodienne !


Alejandro González Iñárritu (21grammes, Babel, Biutiful...) est un réalisateur de génie !
Scénariste aussi sur ce long métrage, il nous permet de voyager dans la tête de cet acteur déchu et fragile.
La réalisation est juste éblouissante avec un film quasi tout en plan séquence (de longues scènes filmées en un seul plan !). On est dans les coulisses avec Riggan, on le suit dans ses doutes, ses accès de colère ou d'émotions diverses et variées. Cette façon de filmer nous permet de rentrer dans sa tête, d'autant plus qu'il a un dialogue interieur plus que prenant !

Le scénario est presque un reality show avec le parallèle sur la remontée de Michael Keaton grâce à ce film alors que son rôle le plus marquant fût celui de Batman sous la houlette de Tim Burton!


Beaucoup comparé à Black Swan de Aronofsky, il y a effectivement un certain parallèle dans le sens où l'acteur entend des voix et a des hallucinations (tentative de ne rien spoiler, s'il vous plait... ). Mais là où Black Swan est une lente descente dans l'enfer de la schizophrénie, Birdman (oui, même si les 2 sont des oiseaux!!!) est plus onirique et tente de s'envoler plutôt que de se cracher...
Il ne descend pas dans la folie, il est déjà dedans métaphoriquement.... et tente de s'envoler.
Riggan se rend compte et critique sa propre folie, son comportement, même s'il se sait fragile, colérique et emporté, il n'en est pas moins sensible et tendre, surtout avec sa fille. Il est plus borderline que schizophrène.
Il est aux portes de sa propre folie et l'embrasse pleinement, s'en servant pour son art et pour remonter la pente....
Son déclin fait que son personnage de Birdman commence à prendre le pas sur sa vie réelle, l'étiquette est en train de s'inverser. Entre l’interprète et l'interprété, la ligne est floue.


Il y a pleins de clins d’œil à différents super héros comme Iron Man et Robert Downey Jr, Avengers, X men, Spiderman (tiens, coucou Emma Stone !!!), mais il y a aussi des références à Hunger Game, au fantôme de l'opéra ... Un univers à la fois restreint et ouvert sur l’imagination!
Restreint par la vision des autres et leurs jugements, mais ouverte car sans limites!

Le film en ressort fort d'un dynamisme et d'une fluidité qui permettent de le rendre inclassable !


Côté Casting, y'a de grands noms dont un grand retour.

Riggan Thomson alias Birdman est interprété par Michael Keaton (Batman, Beetlejuice, Robocop...). C'est son grand retour pour un rôle quasi autobiographique (peut être le côté schizo en moins....quoi que ....). Il est juste bluffant! C'est un grand acteur qui a passé une sacré passe désertique. Et il revient en force. A la fois fou, fort, tendre, exigent, il dépeint les affres de son âme avec génie. Il nous permet de voir et de deviner un peu du pan caché de la célébrité et de ses revers quand tout s’arrête ou presque. L'oscars du meilleur acteur n'était pas loin! Dommage.


Dans le rôle de Mike Shiner, remplaçant du second acteur de la pièce, on retrouve Edward Norton ( American History X, Fight Club, The Grand Budapest Hotel...). Acteur de génie, il explose et est tout à fait au niveau de Keaton. Grandeur et décadence aussi de son côté, il nous montre la souffrance de l'acteur qui n'arrive à être lui même qu'en jouant sur scène.


Emma Stone (La couleur des sentiments, The Amazing Spiderman, Magic in the Moonlight...) interprète Sam Thomson, la fille de Riggan. Désabusée et malheureuse car en manque d'affection paternelle, elle se relève aussi de son côté et lutte contre ses propres démons. Stone est comme toujours lumineuse, même dans ce registre un peu plus sombre.


Naomi Watts (Diana, King Kong, The impossible...) est Lesley, actrice principale de la pièce de théâtre. Elle aussi incarne une autre facette de l'acteur en manque de reconnaissance et qui travaille sans relâche pour arriver à son but. Digne, respectable, mais en manque de valorisation et de confiance en elle, elle est fragile. Watts est tout aussi exceptionnelle que les 3 autres!


Zach Galifianakis (trilogie Very Bad Trip, True Calling, Date Limite...) est Jake, le producteur, avocat et meilleur ami de Riggan. Méconnaissable dans ce rôle plus sérieux tout en gardant un léger côté comique, il est la tête pensante au milieu de tous ces égos blessés. Galifianakis est métamorphosé et amène une autre dimension dans ce monde de fous qu'est le show-business !


Côté effets spéciaux, il y a un énorme travail de l'image avec une photo et une lumière bien particulière. C'est magnifique (et d'ailleurs récompensé aux oscars !).


Dernier point, la musique! Tout au long du film, on est accompagné par un jazz batterie qui est prenant et envoûtant! Un travail de percussions qui donne le rythme et fait en sorte de vous scotcher à l'histoire !

Au total, on a un film brillant, avec une réalisation en or, un casting 4 étoiles et une réflexion sur les revers de la célébrité!
Un bijou en ce début d'année cinématographique !


Foncez pour l’expérience!

A vos tickets!





 Bande d'annonce



2 commentaires:

  1. J ai eu juste un petit problème avec les travelling en permanence. Je comprend pourquoi il a choisi cette mise en scène qui nous entraine dans les coulisses mais au bout d un quart d heure j avais le mal de mer...peut-être une question de vitesse.

    RépondreSupprimer
  2. peut être ^^
    ça m'a pas trop gêné, mais comme la 3D, ça peut etre gonflant au bout d'un moment ! ;)

    RépondreSupprimer